mercredi 14 septembre 2011

Kazan

(MIYAO Gaku – Publié en France en 2006 par Ki-oon)


Publié en sept tomes, Kazan situe son intrigue dans un monde désertique où l'eau est ce qu'il y a de plus précieux. Kazan, dernier survivant du clan nomade du Sable Rouge, erre dans ces terres à la recherche de son amie d'enfance, Elsie, enlevée par le « démon de l'eau »...

Kazan est donc une quête que mène le héros éponyme à travers son monde aride dans lequel il affrontera des ennemis, rencontrera des amis et continuera inlassablement ses recherches.
Même si on peut penser que le thème du voyage avec un objectif si lointain pourrait facilement mener à un manga épisodique, ici, il n'en n'ai rien. Chaque tome le conduit inéluctablement de plus en plus près de son objectif, à s'en demander qu'est-ce qu'il a bien pu faire pendant dix ans sans la trouver...

Néanmoins, le rythme est l'un des points forts de ce manga. L'intrigue comporte très peu voir aucun temps mort mais l'histoire ne se presse pas non plus. On sent que l'auteur avait son œuvre prévue, et qu'il n'a pas été obligé de la rallonger ou de l'écourter.
L'univers, quant à lui, tourne principalement autour de l'idée que l'eau est la plus précieuse des denrées. Néanmoins, il n'est que peu précisé dans l’œuvre, à part quelques lieux et coutumes, sa brièveté justifiant ce choix. Disons que pour une œuvre de cette longueur, l'univers est bien présenté et joue un bon rôle dans les péripéties des personnages.

Pour l'histoire en elle-même, même si elle n'est pas d'une grande originalité, on accroche étonnamment beaucoup. L'intrigue est plutôt intéressante et pimentée par des rebondissements parfois surprenants qui rendent les (més)aventures des protagonistes vraiment saisissantes.
A propos des personnages, ils sont tous très travaillés. Il est évident que le héros est un peu plus soigné que les autres ; on est plutôt bien informé de son passé, notamment. Cependant, les adjuvants ainsi que les antagonistes présentent une profondeur non négligeable qui les rendent humains, même si certains restent assez classiques.

D'un point de vue graphisme, l'auteur s'en sort plutôt bien, sans faire de merveille non plus. Le dessin est plaisant à regarder, l'action compréhensible et le style se prête plutôt bien à l’œuvre.

En conclusion, Kazan est un bon manga qui nous entraîne dans un monde aride aux côtés de Kazan et d'autres protagonistes tout aussi intéressants. Le rythme y est soutenu et l'action se poursuit ainsi sans temps mort sur sept tomes qui rendent l’œuvre ni trop longue, ni trop courte. Ainsi, même si le manga n'est pas des plus originaux, il s'en sort tout de même très bien et me pousse à le conseiller à tous ceux qui ont envie de se laisser entraîner dans une quête passionnante.

mercredi 7 septembre 2011

Habemus Papam

(Nanni Moretti – 2011)


J'avoue avoir été assez réticente à l'idée d'aller voir ce film; les oeuvres traitant aussi ostensiblement de la religion m'ont souvent déplue, soit parce que trop pieuse, soit parce que trop engagée dans l'athéisme.
Néanmoins, j'ai réussi à me convaincre d'aller le voir tout de même, ce qui me permet de le critiquer maintenant.

Mes préjugés ont été (heureusement) infirmés. Commençons par le synopsis: L'histoire se situe juste après la mort du pape Jean-Paul II. Les cardinaux doivent donc se réunir pour en élire un nouveau qui, après maintes votes, fut choisi. Cependant, juste avant de se présenter devant les fidèles, ce dernier craque: « Je n'y arrive pas! » et refuse de remplir son rôle...
C'est là toute l'originalité du film: qui aurait pu penser un seul instant qu'un pape, une « sainteté » refuserait de l'être !? Les cardinaux essayeront tout leur possible pour lui faire changer d'avis; prières, persuasion et même psychanalyse mais rien n'y fait!
On peut, en plus du comique de situation, souligner la maîtrise des dialogues ainsi que le très bon jeu des acteurs. Imaginez: Psychanalyser le pape; il y a là source de répliques hilarantes!
En ce qui concerne les acteurs, il y a pour moi deux acteurs qui portent le film: Michel Piccoli dans le rôle du pape et Nanni Monetti (accessoirement le réalisateur, d'ailleurs...) dans le rôle du psychanalyste. Piccoli permet la dimension dramatique tandis que Monetti autorise l'humour de s'y insérer. Ce sont les deux éléments qui permettent de rendre le film aussi bon.
Il n'est cependant pas excellent. Le film s'essouffle effectivement vers la fin et mène à un final qui peut décevoir. Quant aux musiques, elles ne sont que peu apparentes mais ne gênent pas non plus le spectateur.


Pour résumer et conclure, Habemus Papam est un bon film tant dans l'idée grâce à laquelle il se construit que les traits humoristiques et le jeu des acteurs, notamment Michel Piccoli et Nanni Monetti. Il s'essouffle néanmoins vers la fin et ne nous offre hélas pas une conclusion convaincante.
Je le conseille cependant à ceux qui ont envie de passe un moment agréable pour se détendre.