lundi 21 novembre 2011

Le pornographe

(Bertrand Bonello – 2001)

Réalisé en 2001 par le célèbre Bertrand Bonello (soit dit, en passant, je ne le connaissais pas...), Le pornographe est un film franco-canadien relatant la vie de Jacques, un réalisateur de films pornographiques très en vogue dans les années soixante-dix, qui se remet par contrainte à la réalisation après plusieurs années d'absence.

J'avoue avoir abordé ce film avec un sacré à priori ; le titre peut vous en expliciter la cause... Néanmoins, on m'a tellement vanté le réalisateur que je me suis dit : « Après tout, Habemus Papam est un bon film malgré le thème religieux ostentatoire alors pourquoi Le pornographe ne le serait-il pas ? ». De plus, Tim Burton a fait un plutôt bon film sur le « plus mauvais cinéaste de toute l'histoire du cinéma », Ed wood, alors pourquoi un film sur un cinéaste pornographique serait-il obligatoirement mauvais ?
Je constate que cette fois-ci, j'aurais du me fier à mon sentiment initial et laisser de côté toute justification et réflexion... Mais pourquoi ?

Même si l'histoire – la vie d'un pornographe qui reprend son métier – n'a pas l'air passionnante à mon goût, on trouve de bon films avec des synopsis semblable à celui-là tel que Ed wood précédemment cité.
Néanmoins, ces films requiert des répliques vivaces, un rythme prenant, un jeu d'acteurs maîtrisé, ce que Le pornographe n'a pas. Les dialogues sont tellement creux qu'on dirait des écoliers récitant devant leur maîtresse un poème appris par cœur la veille sans en comprendre un mot. Le jeu des acteurs va avec les dialogues : On dirait des automates ! Au début, j'ai cru que c'était fait exprès ; le film commençant effectivement sur une scène de tournage d'un des films du protagoniste et comme les films pornographiques ne sont pas connus pour être des trésors de répliques bien menées... Mais non ! C'est comme ça pendant tout le film ! Seul l'acteur principal, Jean-Pierre Léaud, amortit la casse mais si on fonce dans le mur à 120km/h, qu'on appuie sur le frein 10m avant ou pas, on se le prend quand même...

De plus, d'un point de vue cinématographique, je n'y connais pas grand chose, mais j'ai eu l'impression qu'il y avait beaucoup de plans fixes dénués d'intérêt ou de scènes prolongées inutilement. Par exemple, le film a du se concentrer (en un plan fixe, en plus) pendant environ 5-10 minutes sur une des scènes « chaudes » du tournage du film du pornographe. Cela n'a aucun intérêt ! Ça ne fait pas avancer l'histoire, et on s'en moque que deux acteurs de porno fassent leur travail !
Autre chose à ne pas omettre de signaler : Ce film n'est PAS tout public. Les scènes pornographiques ne sont pas censurées pour un sou. Donc si vous êtes mineurs ou que vous avez des enfants, évitez normalement... (enfin, comme on me l'a judicieusement fait remarquer, à priori, pour voir un film titré Le pornographe, on n'emmène pas ses enfants avec soi...)
Enfin, toujours dans les maladresses, le film est trop tronqué. On passe d'un événement à un autre qui parfois le suit, parfois le précède. Parfois, cet événement est évoqué dans la scène juste avant, mais il est montré quand même etc. Ça fausse un peu la compréhension du film, je trouve. De même, en passant d'une scène à l'autre, la musique ne suit pas forcément. Si dans une scène il y a besoin de musique et que dans la suivante non, la musique, au lieu de fondre en douceur, s'arrêtera brusquement, sans aucune transition. Là aussi, ça casse un peu le rythme...

Pour résumer, Le pornographe de m'a pas plu. Le déroulement du film est chaotique, les répliques sont creuses, les acteurs sont mauvais, exception faite pour Jean-Pierre Léaud, et je me suis franchement ennuyée. Je ne le conseille donc pas.