samedi 4 février 2012

Paperhouse

(Bernard Rose – 1988)

(Le trailer est en VO non sous-titré mais de toute manière, je ne vous conseille pas de le regarder...)

Ceci est un film qui me tient vraiment à cœur. Je l'ai vu il y a très longtemps et ai même cru pendant un long moment que ce n'était qu'un rêve. Après avoir découvert que non, ce n'était pas un rêve mais bien un film, j'ai du mettre tout aussi longtemps à trouver le titre de ce dernier pour pouvoir le visionner à nouveau. Le film étant peu connu, la tache fut rude, mais voilà, je sais désormais comment il s'appelle et j'ai pu ainsi le revoir pour en faire la critique ici présente.

Paperhouse fait parti des nombreuses adaptations du roman anglais de Catherine Storr, Marianne Dreams (inédit en France). La première adaptation fut une série télévisée pour les enfants de six épisodes en 1972 sortie uniquement en Grande-Bretagne intitulée Escape Into Night. Le roman fut aussi adapté en opéra écrit par l'auteur du livre elle-même et qui connu sa première représentation en 2004. Il fut ensuite réadapté en opéra par Moira Buffini, dramaturge anglais, en 2007. Paperhouse fut, quant à lui, réalisé en 1988 par l'anglais Bernard Rose et semble avoir prit plus de liberté par rapport au roman original que les autres adaptations.

Mais quelle est donc l'histoire de ce film si apprécié des anglais ? (Et seulement d'eux, malheureusement...)
L'intrigue part d'un principe assez simple: Anna, petite fille atteinte d'une maladie qui l'oblige à rester au lit, trompe son ennui en dessinant une maison. C'est alors qu'en dormant, elle rêve d'une maison qui ressemble étrangement à son dessin...

 La maison par laquelle tout commence...

Il est assez difficile de faire le synopsis de ce film tant l'histoire est progressif. Les choses évoluent au fur et à mesure que la jeune fille dessine, les nouveaux éléments apparaissant alors dans son rêve. Mais cela ne veut pas dire qu'elle contrôle tout...

C'est vraiment un film qui tient grâce à son ambiance. En cela, la musique composée par Hans Zimmer et Stanley Myers joue un rôle d'une importance capitale. Elle ne s'écoute pas vraiment en dehors du film, mais dedans, elle a une place majeure.
La mise en scène aussi est vraiment bien faite. La transition entre le rêve et la réalité est parfois même impressionnante et le rapport entre les deux de plus en plus exigu.
L'ambiance est aussi portée grâce à l'aspect progressif du film: le rêve finit en effet par tourner au cauchemar même si l'héroïne elle-même ne se sentait pas en sécurité depuis le début... Une angoisse constante s'instaure ainsi, ce qui nous permet de nous plonger davantage dans le film et de suivre les aventures des héros avec intérêt, mélangé à une anxiété grandissante.
Les acteurs aussi ne sont vraiment pas mauvais. Les deux acteurs principaux, Charlotte Burke et Elliott Spiers, n'ont pas joué de grand rôle après (et avant) ce film, l'une pour des raisons inconnues (du moins, je n'ai pas trouvé) et l'autre à cause d'une maladie mentale qui lui ôta la vie à l'âge de 20 ans (1994). Néanmoins, ils arrivent à nous faire croire en leur personnage et sont vraiment convaincants. Ben Cross (dont je ne révélerait pas le rôle pour garder la surprise) jouera aussi de façon magistrale dans ce film.


En conclusion, ce film est excellent. L'idée d'origine – une fille qui retrouve les éléments de son propre dessin dans ses rêves – est vraiment bonne et bien mise en scène, l'ambiance progressif et oppressante est appuyée par une musique qui la sublime et les acteurs maîtrise très bien leur jeu.
J'avoue avoir été très laconique dans ma critique, surtout au niveau de l'histoire, mais c'est parce que je pense que c'est le genre de film dont il ne faut rien savoir avant de commencer à le regarder (d'où la quasi absence de screenshot et ma répugnance à l'idée que vous regardiez le trailer, qui en montre beaucoup trop à mon goût...) même si c'est dur de le faire regarder sans rien dire...
Ce film est sans doute l'une des œuvres qui m'a le plus marquée alors il va sans dire que je le conseille à tous et que même je ne souhaite que le faire connaître à un maximum de gens.