vendredi 14 septembre 2012

Critiques sur les visual novel


Après maints débats intérieurs, j'ai décidé de commencer à faire des critiques sur les visual novel. En effet, même si le genre est quasiment inconnu en France, il existe quelques perles qui méritent d'être commentées et j'y consacre suffisamment de temps pour me considérer comme une lectrice de ce type de « jeu ».

Néanmoins, le genre est complètement étranger au public francophone (à deux exceptions officielles près, à ma connaissance) et mérite donc éclaircissement, d'où cette news, qui fera davantage office d'explication d'un genre que de critique. (Pour ceux qui savent déjà ce qu'est un visual novel, le jeu va être d'essayer de savoir d'où vient chaque image ; les réponses seront à la fin.)

Déjà, la question se pose : qu'est-ce qu'un visual novel ?
Comme son nom l'indique, un visual novel (« roman visuel » pour les anglophobes) est un roman. Il n'est cependant que sur ordinateur (ou sur console) et, profitant de sa condition numérique, possède aussi une ambiance graphique et sonore.
Pour simplifier, un VN est donc un roman avec des images et de la musique. Cependant, il possède d'autres caractéristiques qui le rapproche d'avantage du jeu vidéo, ce que de nombreuses personnes pensent qu'il est.










Il existe plusieurs interfaces de visual novel, qui traduisent généralement les différents degrés d'implication du lecteur. Plus le texte prend de place sur la page, moins le lecteur a de choix à faire.


Car, en effet, la plupart des VN sont interactifs ; selon les choix faits par le lecteur, différents événements prendront place et différentes fins s’offriront à lui. En cela, le VN s'approche d'un roman de la série « les livres dont vous êtes le héros », étant très souvent écrit à la première personne.

Certains vont même plus loin dans l'interaction et s'approche là plus du jeu d'aventure.
Il faut ici examiner la scène afin de résoudre le crime ; bonne chance...

Cette interaction peut être prise à la fois comme un avantage et un défaut : même si cela rend le lecteur plus impliqué dans l'histoire, toutes les fins sont généralement aussi intéressantes les unes que les autres et donc nous poussent à tout essayer, ce qui peut s'avérer très long pour certaines œuvres...
Bien sûr, certaines fins sont privilégiées ; on parle bien de « good end » (bonne fin), « bad end » ou « wrong end » (mauvaise fin) et de « true end » (vraie fin) : cependant, même ce qu'on considère comme une « wrong end » a son intérêt, dans le sens qu'elle peut apporter des éléments supplémentaires à l'univers, à la psychologie des personnages voir même à l'intrigue.
La plupart des visual novel fonctionne aussi avec le principe de routes ; c'est notamment le cas lorsque l'histoire a une portée romantique. Les choix du lecteur décident ainsi avec qui le héros va avoir une relation romantique, lorsqu'il y a plusieurs héroïnes.
Il faut tout de même préciser qu'il existe des VN qui ne sont pas interactifs, que les puristes appellent des kinetic novel, même si ce n'est certainement pas la majorité.

Autre point qui rend le genre assez élitiste ; pratiquement tous les visual novel sont issus du pays du Soleil Levant et ne sont jamais sortis dans la langue de Molière, à l'exception du Sanglot des cigales (Higurashi no Naku Koro Ni) – qui est un must du genre – et de Anamnesis, le seul VN francophone à ce jour, fait par des fans, pour des fans.
Ainsi, pour aborder ce type de romans, il faut soit parler japonais, soit parler anglais car de nombreuses traductions amateurs existent. Je tiens d'ailleurs à préciser que la grande majorité des futurs critiques de VN que je ferais seront, sauf précision, à partir de la version traduite par des amateurs – dite « patchée », pour ceux pour qui cet univers est complètement inconnu – c'est-à-dire, en anglais.

Dernier point à aborder sur le genre et si j'ai oublié certaines caractéristiques, cela viendra au fur et à mesure des critiques, la plupart des VN, mais pas la totalité, sont des eroge, un « jeu » à contenu érotique, sans que cela tourne à la pornographie pour autant. Il est donc normalement conseillé qu'en dessous de 18 ans, vous ne les lisiez pas.
De même, certains peuvent décrire des situations assez déplaisantes et certains choix moraux peuvent blesser la sensibilité des plus fragiles. Ce n'est bien sûr pas le cas de tous, mais je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que la grande majorité des visual novel ont soit un contenu érotique, soit des choix moraux controversés ou des situations à caractère violent, voir même les deux. Mais il y a bien sûr des exceptions (Non, non, je ne pense pas du tout à Clannad, enfin, voyons...) et les versions console des titres sont généralement censurées.

Pour résumer, un visual novel est un genre de roman généralement interactif qui ajoute une dimension visuelle et musicale au texte et qui peut comporter plusieurs visions et fins d'une même histoire. Le genre reste cependant assez élitiste, n'étant pas vraiment sorti officiellement en dehors de l'Archipel et n'étant pratiquement disponible qu'en anglais ou en japonais. Pour optimiser cette isolation que peut avoir ce genre, la plupart des VN ne sont pas autorisées par nos normes pour un public mineur, comportant souvent un caractère érotique ou/et violent, que cette violence soit morale ou physique (pour les protagonistes).

Et pour ceux qui ont essayé de deviner les visual novel des images, voici les réponses, dans l'ordre d'apparition, de gauche à droite et de haut en bas :
Kara no Shoujo
Saya no Uta
Swan Song
Sharin no Kuni – Himawari no Shoujo
De nouveau Kara no Shoujo

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