jeudi 27 juin 2013

Saya no Uta

(NitroPlus – 2003)


Attention : Cette œuvre est fortement déconseillée aux mineurs. Elle présente un contenu érotique prononcé, mais aussi un caractère violent et très controversé.

Saya no Uta (Le chant de Saya) est un visual novel et eroge (pour les nouveaux, je renvoie à ma présentation du genre) développé par Nitroplus. Bien qu'inédit jusqu'à peu hors des terres nippones, ne permettant aux anglophones de ne connaître l’œuvre qu'à partir d'une traduction amateur, JAST USA a sorti très récemment (le 6 mai dernier) une version officielle aux États-Unis. Quant aux français, une traduction amateur proposée par Nnuuu Production est disponible. Je ne peux cependant pas juger moi-même de la qualité de cette traduction, ayant lu cette œuvre grâce à la traduction anglaise amateur.
Cependant, sa grande diffusion prouve de sa popularité, alors parlons de l’œuvre elle-même !

Sakisaka Fuminori est un étudiant en médecine banal. Il est cependant rescapé d'un accident qui emporta ses parents. Lui-même n'en sort pas indemne, contrairement à ce que croit ses médecins : Sa perception du monde est complètement dérangée. Au lieu d'une simple cafétéria d'université, Fuminori perçoit un monde grotesque d'entrailles et de viscères ; ces amis lui semblent monstrueux, que ce soit à voir, à entendre, et même à sentir. La nourriture aussi lui est immonde.
Dans cette univers atroce qui est désormais le sien, Fuminori ne connaît la paix qu'avec Saya, une étrange jeune fille qu'il voit comme telle...

 Lorsqu'un univers bascule...

Saya no Uta tire sa plus grande force de son ambiance. La vision du monde du héros rend le titre dérangeant voir même cauchemardesque. Bien sûr, qui dit ambiance dit musique. En cela, ce visual novel s'en sort brillamment. Cependant, à part quelques exceptions, ces musiques ne s'écoutent pas vraiment en dehors de la lecture, tant l'ambiance qu'elles dégagent est ancrée dans l’œuvre.

L'ambiance fait aussi tenir tout le scénario. Assez basique en soi, l'histoire reste très entraînante. Cependant, cette œuvre n'est, comme cela a déjà été mentionné, PAS tout public. L'ambiance va en s'horrifiant de plus en plus jusqu'à des extrêmes qui peuvent en heurter beaucoup, et pas que les plus sensibles.
Quand à la durée, ce visual novel n’excède sans doute pas la dizaine d'heures, même pour les plus lents. Le titre offre trois fins différentes, définies par deux choix : Il est donc assez rapide de tout voir. Je vous conseille cependant de déterminer les choix véritablement comme VOUS le sentez, notamment lors de la deuxième branche ; la première fin que vous verrez, quelle qu'elle soit, vous paraîtra toujours mieux que l'autre. Ne vous dites pas : « Je vais faire ça avant ; je garde le meilleur en dernier »...

La petite faiblesse de l’œuvre se trouve sans doute dans ses personnages. Pas très nombreux, ces derniers ne sont pas particulièrement profonds. Leur personnalité reste assez superficielle voir même, pour certains, plutôt stéréotypée. Le héros ne fait pas exception, bien que les choix du lecteur influence évidemment ses actions.
Saya doit être la personnalité la plus recherchée du titre bien que finalement, plus que sa personnalité, c'est le personnage qui s'avère intéressant, voir même cruellement attachant.

Cependant, je ne dirais pas que c'est un défaut conséquent : Saya no Uta est écrit tel un roman fantastique ; ce n'est pas tant les personnages qui comptent, mais bien la situation qu'ils expérimentent. En parlant de l'écriture, celle-ci, sans être exceptionnelle, reste efficace et fluide.

Pour résumer, Saya no Uta est un très bon visual novel, notamment par son ambiance et ses musiques cauchemardesques et dérangeantes. Bien que l'ambiance du titre soit exceptionnelle, le petit bémol de l’œuvre serait sans doute les personnages un peu trop classiques, même si le genre le permet, puisque le fantastique n'est pas connu pour avoir des personnages recherchés.

Je conseille donc cette œuvre à tous ceux qui se sentent prêts ; car malgré la qualité du titre, son contenu controversé se doit d'en décourager certains...

dimanche 9 juin 2013

Azumanga Daioh

(Azuma Kiyohiko – Publié par Kurokawa en 2005)


Azumanga Daioh, publié en quatre tomes, est l'histoire de six lycéennes et de leurs professeurs à l'âme d'enfant. Leur histoire est racontée sous le format 4-koma ; courte histoire de quatre cases, soit un procédé semblable à celui utilisé dans Garfield ou Snoopy.

Comme la grande majorité des mangas 4-koma, Azumanga Daioh se veut drôle et amusant – parce que, oui, pour l'histoire, il y a des 4-koma qui ne le sont pas, comme Afghanistan – et il y arrive très bien. Les personnages ont leur caractère propre et nous entraînent à leur rythme ; de temps en temps effréné, parfois très contemplatif, au contraire.

En effet, chaque personnage a sa personnalité propre, même si pas particulièrement originale, et est très attachant. On s'apitoie sur cette pauvre Sakaki qui adore les chats qui la détestent, on rie de l'égoïsme du professeur Yukari et de la frénésie de Tomo...
Vraiment, bien que le tableau des personnages soient petits – sept lycéennes et trois professeurs, essentiellement – le manga nous montre des situations aussi divers que variées à travers eux.

Comme déjà mentionné plus haut, le rythme de ce manga est lui aussi assez divers ; il dépend essentiellement sur quel personnage le gag se concentre. Le monde deviendra bien plus lent en suivant la lunatique Ôsaka qu'en écoutant le duo des professeurs amis d'enfance. Cette diversité est très rafraîchissante et c'est surtout son format qui le permet.
De part ce dernier, Azumanga Daioh est le genre de manga qui se lit, relit avec toujours le même plaisir ; il est à la fois reposant et divertissant.

J'ai d'ailleurs des félicitations à faire aux traducteurs de la version française. Comme beaucoup de mangas humoristiques japonais, Azumanga Daioh joue énormément sur les jeux de mots, si fréquent dans la langue du pays du Soleil Levant.
De ce genre de cas, les traducteurs sont confrontés à trois choix : soit le traduire littéralement et expliquer le jeu de mots avec une note en bas de page, ce qui rend rarement la dimension comique (choix souvent pratiqué par les traductions amateurs), soit l'ignorer complètement (Ranma ½ est un bon exemple de cette pratique), soit trouver un équivalent français.
Eve Chauviré et ses collaboratrices japonaises ont fait le choix le plus compliqué mais le meilleur ; trouver l'équivalent français, ce qui permet de garder la spontanéité du gag et donc l'humour. Bravo à vous !

Azumanga Daioh connaît aussi une adaptation animée de 24 épisodes, éditée en France par Kaze. Celle-ci est plutôt bonne ; elle y adapte la plupart des histoires du manga et a quelques histoires inédites.

En somme, Azumanga Daioh est un manga sympathique et humoristique sur la vie de quelques lycéennes. Les personnages y sont tous attachants et très distingués les uns des autres, offrant divers aspects de cette tranche de vie.

C'est donc une œuvre que je recommande à tous ceux qui veulent passer un bon moment de rire et de détente sans se prendre la tête, que ce soit en manga ou en anime.